Ma mère, Françoise MENNEGLIER, me parlait parfois de Léon MÜHR, jeune cousin germain de sa mère Adèle PEQUIGNOT. C’était –disait-elle- le seul mort de la famille pendant la guerre de 14/18, ce qui était une chance car la plupart des familles avaient été plus durement éprouvées. Elle oubliait un peu son oncle Paul Pequignot, mais il est vrai que celui-ci avait attendu 1926 pour succomber aux brulûres de ses poumons gazés.
Quoi qu’il en soit la disparition de ce fier jeune homme, mort trois semaines avant sa naissance l’avait beaucoup frappée et j’ai pensé leur rendre hommage à tous les deux en racontant semaine après semaine l’histoire de ce fantassin pris dans la tourmente de la monumentale boucherie de « la Grande guerre ».Je m’adresse bien sur en priorité à la jeune génération de la famille, née grosso modo une centaine d’annnées après lui, mais j’espère atteindre un cercle de lecteurs plus large, puisqu’il est temps de se pencher sur ces évènements qui ont laissé de durables blessures, encore à l’œuvre dans bien des familles ! J’essaierai de vous en dresser le portrait le plus fidèle possible, malgré des informations lacunaires, de replacer son histoire personnelle dans le contexte historique, et de l’illustrer au moyen de documents divers, en m’aidant des textes des écrivains qui ont vécu la même chose que Léon. J’espère parvenir ainsi à ne pas ennuyer mes lecteurs et à leur donner au bout du compte une idée plus précise de ce qu’a été, en France, la guerre de 14-18.
A la rubrique « Annexes », le lecteur pourra trouver les références des sources et ouvrages utilisés, de même que quelques digressions et commentaires qui alourdiraient le propos dans les articles principaux.