Le 26 décembre donc, tout le régiment descendit à Commercy, jolie petite ville à proximité du Bois d’Ailly, pour y cantonner et prendre à l’abri de la caserne Bercheny un repos bien mérité. Les soldats en profitèrent, après avoir retrouvé une hygiène normale, pour nettoyer et réparer leurs effets.
Cette halte fut cependant de très courte durée: le 2 janvier ordre fut donné à tout le régiment de remonter au Bois d’Ailly. L’étape (16 km), sous la neige, fut rude.
Le 1er et le 2e bataillon s’installèrent directement dans les tranchées et y restèrent jusqu’au 15 janvier.
Le 3e resta en réserve à Pont-sur-Meuse. Chargé le 8 janvier d’aller soutenir le 56e RI dans l’occupation d’un entonnoir créé par un obus, cette aide s’étant avérée inutile il fut renvoyé au cantonnement à Commercy le 10.
« …était-ce habitude nouvelle, on nous remettait en caserne. Pour combien de temps ? …avoir fait tant de chemin pour si peu de répit, ce n’était pas la peine, on se moquait de nous. » écrit le Sergent-major Galliet, un du 171eRI, dans ses souvenirs publiés dans les années soixante.
Le 11 janvier à 23h, en effet, le 3e bataillon repartit pour le Bois d’Ailly où il arriva le 12 janvier à 7h (après avoir marché une grande partie de la nuit) ; une mission de choix lui était confiée: attaquer le 14 janvier une tranchée ennemie, selon une procédure bien réglée sur le papier par l’Etat-major. Une mine en explosant devait créer un entonnoir au milieu de cette tranchée. C’est la douzième compagnie qui fut chargée d’aller occuper l’entonnoir et de prendre pied dans la tranchée allemande de part et d’autre de celui-ci. L’affaire réussit tout d’abord, mais les renforts ayant été –une fois de plus- décimés par « un tir malheureux d’une de nos batteries de 75 » (8 morts et 8 blessés dont l’officier, quand même !), et les Allemands ayant contre-attaqué violemment, il fallut se résoudre à se replier.
Pertes pour la compagnie : 1 officier blessé, 86 hommes de troupe tués ou blessés.